“Je n’ai pas bien compris si le bureau équivalait à l’ensemble des contenus de l’ordinateur ou s’il était une fonction spéciale, le bureau est une métonymie à tiroirs, il désigne une pièce, un meuble, une partie de l’ordi, comme les fenêtres qui peuvent s’ouvrir à l’infini.” (T. Clerc)
“Mon rapport au bureau d’ordinateur est comme mon rapport à la machine qu’est l’ordinateur, fait d’autant de reconnaissance pratique que d’agacement théorique, à moins que ce soit l’inverse.” (E. Pireyre)
“Mon « bureau-écran » est une sorte de lieu sans lieu, de trou sans trou dans lequel plonger la tête pour ne plus voir qu’avec d’« autres yeux » (comme on dit quand on aime croire que le monde est magique).” (A. Boute)
“Des fois, votre ordinateur vous parle.” (C. Portier)
“Mon bureau est le hall d’entrée de ma psyché.” (M. Veilleux)
“J’appréhende le bureau comme une base neutre, invisible.” (K. Georges)
“Je n’utilise plus le bureau depuis au moins quinze ans. Il constitue une métaphore dépassée et j’ai totalement cessé d’y stocker quoi que ce soit.” (N. Dickner)
“Mon idée est que l’écriture émerge du « fond du monde », comme une évidence. Un fond d’écran est donc une sorte d’espace « mystique », magique, d’où sourdent comme par hasard des évidences, qu’il faut soigner, délicatement capter, agencer, comme les archéologues font apparaitre délicatement le squelette d’un dinosaure entier en balayant astucieusement toute la terre autour d’une mini vertèbre qui saillait là par hasard.” (A. Boute)
“L’image du bureau sert d’ancrage à long terme, elle est un contre-point qui ramène mes inspirations vers leur intention principale.” (C. Sagalane)
“Il faut que le bureau soit bien propre. Mon fond d’écran est donc noir.” (E. Kosma)
“Concernant le fond d’écran du bureau, j’opte pour le neutre avec un fond bleu ou noir […]. Je n’aime pas du tout qu’on mette une image qu’on apprécie en fond d’écran, son bébé, ses amis, une œuvre d’art, quelque chose de mignon. […] Je ne pense pas que l’ordinateur soit un ami digne de confiance. […] Je préfère donc laisser à la machine son apparence pas spécialement sexy.” (E. Pireyre)
“[L]e fond d’écran est d’une neutralité mauve et laide, un mauve de cimetière ou de carrelages de toilettes de maison de province, je ne veux pas avoir de « jolie image » en fond d’écran, je veux avoir une image neutre.” (T. Clerc)
“Les images présentes sur mon desktop permettent d’accélérer les choses, de fluidifier l’action.” (M. Veilleux)
“Immersion totale, sans distraction.” (K. Georges)
Le desktop comme une “profusion plus ou moins ordonnée, […], où les choses se déplacent, se regroupent ou au contraire se séparent, comme des amibes aux prolongements rétractiles. Il y a des amibes créatives, des amibes d’images fixes, des amibes sonores, des amibes bureaucrates, des amibes d’archives, etc.” (C. Lamarche)
“Je n’arrive pas à tenir les classements que j’essaie de mettre en place de temps en temps, et puis que j’oublie, et tout se retrouve alors au même endroit, souvent sur le bureau, avec plein de fenêtres ouvertes.” (C. Portier)
“Lorsque j’observe avec attention mon ordinateur et son bureau, je me rends compte du désordre qui y règne. Les icônes des logiciels et des fichiers se mélangent sur le fond d’écran.” (P. Ménard)
“Malheureusement, tout avoir sous les yeux équivaut souvent à ne plus rien voir du tout. Aussi, je tente sur le bureau des dispositions qui recréent un semblant de hiérarchie, de chronologie.” (H. Gaudy)
“Je vais nettoyer mon bureau en prévision de ma réponse !” (T. Clerc)
“J’aime que tout soit propre, bien organisé.” (M. Veilleux)
“Je dois régulièrement faire le ménage. Longtemps d’ailleurs j’ai nommé mon disque dur externe « Monsieur Propre ».” (P. Ménard)
“Mon intense désir de rangement ne s’accompagne malheureusement pas d’une aptitude innée pour le rangement.” (E. Pireyre)
“Je ne suis, hélas, guère systématique.” (C. Lamarche)
“L’archiviste en moi se désole de n’avoir pas gardé copie de tous les fonds d’écrans de mon ordinateur depuis la même période !” (C. Sagalane)
“Le désordre est effrayant et le rangement est morbide.” (C. Portier)
“Une époque qui ne voit plus que par scènes, fenêtres ouvertes, incrustations, écrans mosaïques, morceaux de… Lave en fusion.” (T. Clerc, Cave [2021], p. 55)
“Mon espace de stockage est toujours au bord de la saturation.” (H. Gaudy)
“Sur mon bureau, il s’agit de plein de choses qui n’ont rien à voir les unes avec les autres.” (C. Portier)
“Tout se sous-divise, se sous-divise, se sous-divise ; je reste dans une logique de fichiers, de sous-fichiers, etc.” (E. Kosma)
“L’ordinateur, tel qu’il nous est proposé, avec ses fonctionnalités, recèle d’évidentes promesses de rangement des data concernant le réel.” (E. Pireyre)
“Quand il m’arrive d’en repêcher un [un texte des « documents »], je le fais glisser sur le bureau et ce simple changement de place lui redonne une vitalité, une actualité qu’il semblait avoir définitivement perdue.” (H. Gaudy)
“Je télécharge beaucoup d’images, de sons, de vidéos, pour mon travail. Ces fichiers s’accumulent dans le dossier téléchargement de l’ordinateur ou sur le bureau. Ils s’empilent, s’entassent. Je retrouve dans cette accumulation celle de mon atelier rêvé. Chez moi, je n’ai pas assez de murs pour exposer les images qui accompagnent certains de mes projets numériques. J’ai déplacé l’essentiel de mes activités dans un espace de travail numérique.” (P. Ménard)
“Ce que je classe dans l’espace encodé de l’ordinateur, je le classe aussi dans l’étagère matérielle de l’appartement.” (E. Pireyre)
“J’adorerais me venger, me soulager d’une façon ou d’une autre sur [l’]impérialisme gris [des ordinateurs].” (T. Clerc, Cave [2021], p. 191)
“Comme pour mon bureau réel, la page d’ouverture de mon ordinateur tient beaucoup du non-choix. […] Nombreuses sont les dimensions dont je ne décide pas.” (E. Pireyre)
“Une chose qui m’intéresse c’est de toujours laisser des espaces vides.” (C. Portier)
“Souvent, j’ouvre une image pour écrire avec elle. Pas « sur » elle, ni « à propos » d’elle mais bien : « avec » elle. En regard de l’image. Pour que le texte se glisse dans ses zones blanches, qu’il déborde son cadre, qu’il vienne éclairer le désir qui a précédé sa prise comme la manière dont elle a été conservée, regardée, abimée, et parfois oubliée.” (H. Gaudy)
“J’ai aussi un dossier « piscine », fort intéressant à fouiller car c’est le dossier dans lequel je jette tout ce que je trouve : les images, les mêmes, ce qui deviendra peut-être quelque chose plus tard, ou peut-être jamais.” (M. Veilleux)
“Se révèlent de continuels arrangements selon des constellations et configurations toujours nouvelles. Il est constitué d’un ensemble infini d’images secrètement reliées entre elles et qui, selon l’angle et la thématique choisie, entrent en mouvement et résonance.” (P. Ménard)